L’Arc-en-Ciel – février 2017

L’Arc-en-Ciel – février 2017

Dieu exauce-t-il toutes nos prières ?

« Ainsi parle le Seigneur : Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable… Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra. »

Ces paroles, tirées de la première lecture du 5e dimanche ordinaire, me poussent à dire un mot sur le lien indissociable entre la prière et la charité.

Je pense que le prophète Isaïe a voulu insister sur la cohérence entre le témoignage d’amour et la vie spirituelle du croyant. Entre les deux aspects complémentaires, le prophète présente d’abord les bonnes actions à poser comme conditions indispensables à l’exaucement d’une prière. Il souligne que la prière d’une personne indifférente aux pauvres, renfermée dans l’égoïsme, qui maintient le joug, pose des gestes accusateurs ou prononce des paroles malfaisantes, a du mal à toucher le coeur de Dieu.

Ainsi, je pense à :
– ceux qui adressent à Dieu des prières pour demander une grâce particulière, mais qui dans leur coeur gardent rancunes, jalousie et pensées néfastes envers les autres ;
– ceux qui croient que toute prière est exaucée par Dieu de façon mécanique en se référant au célèbre passage de Mt 7,7 (demandez et vous recevrez) ;
– ceux qui s’imaginent que seule la prière suffit pour régler les maux de la société et soulager toutes les souffrances du monde. En effet, il ne suffit pas seulement de dire : « donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien » ou pendant le bénédicité : « donne du pain à ceux qui n’en ont pas » pour que tout le monde ait suffisamment à manger et ainsi faire disparaître la famine dans certaines régions du monde. Il faut aussi agir dans le sens de sa prière.

Ce que je peux retenir de ce passage d’Isaïe qui nous prépare au Carême, est de savoir que prier ne suffit pas. Si nous voulons un monde transformé, plus humain et fraternel, il nous faut nécessairement nous engager concrètement dans la vie. La prière n’exclut pas l’action. Les deux sont intimement liées : la prière doit précéder et accompagner l’action pour qu’elle soit féconde et inversement, l’action doit nourrir la prière pour qu’elle soit réaliste.


Père Alain BINIAKOUNOU – © 2017


Lire la suite du bulletin : Arc-en-Ciel 02 2017

Donner suite au projet d’accueil d’une famille migrante : Projet Réfugiés

 


 

Lectures de ce Dimanche

Textes de la base de données des « Services de la Liturgie Catholique »
éditeur : Association Episcopale liturgique pour les pays francophones

Lectures du jour