L’Arc-en-Ciel – mai 2018

L’Arc-en-Ciel – mai 2018

Peut-on dire que la Vierge-Marie est une mère porteuse

Lors de la campagne de participation aux états généraux de la bioéthique, certains partisans de la gestation pour autrui (GPA) ont osé affirmer que la Vierge-Marie pouvait être considérée comme une mère porteuse puisqu’elle a été sollicitée par Dieu pour enfanter son Fils. Ces derniers tentent vainement et de façon abusive de chercher des fondements bibliques afin de trouver des arguments pouvant convaincre des chrétiens indécis dans le but de les rallier à leur cause. Je me dois de réagir afin d’apporter un éclaircissement pour lever l’équivoque face à cette incommodité malicieuse.

En effet, une mère porteuse prête son ventre le temps d’une grossesse mais le bébé ne lui appartient pas. Cette pratique est payante, car la mère porteuse loue, moyennant une somme d’argent, son corps aux personnes qui sont dans l’incapacité d’avoir un enfant. Après l’accouchement elle se sépare définitivement de son bébé pour le donner aux parents qui l’ont sollicitée. Ainsi au terme du contrat, elle est donc dépouillée de ses droits et de son statut de mère. C’est une pratique qui conduit à la marchandisation du corps humain et ne respecte pas la dignité de la mère porteuse, ni celle de l’enfant.

Par contre, la Vierge-Marie s’inscrit dans une démarche de foi. Par son oui, elle s’est engagée toute sa vie à collaborer pleinement au projet salvifique de Dieu. Elle s’est donnée totalement à Dieu pour devenir Mère du Fils de Dieu, non pas seulement pendant la gestation et l’enfantement, mais en restant Mère de Jésus toute sa vie et de tout temps. Elle a tout donné pour aimer son Fils, de la naissance à sa mort sur la croix. En compagnie de son digne époux Joseph, elle a protégé son enfant de la haine meurtrière d’Hérode en fuyant en Égypte (Mt 2,12-15). Elle l’emmena au temple pour l’éduquer dans la foi juive. La Vierge-Marie supplia son Fils quand les invités de Cana manquèrent de vin (Jn 2, 3-5). Elle est retournée au temple pour rechercher son Fils (Lc 2, 41-52) et a tenté de le récupérer quand celui-ci resta longtemps hors de la famille pour annoncer la Bonne Nouvelle (Mc 3,30-35). Comme « premier disciple » Marie a accompagné son Fils et s’est laissé surprendre en voyant les signes accomplis par le « fruit de ses entrailles ». Elle a eu le coeur percé en suivant Jésus sur le chemin de la Passion et en contemplant le corps blessé de son Fils cloué sur la croix (Jn 19, 25-27). Après la mort de son Fils, la Vierge-Marie était en prière dans l’attente de l’Esprit-Saint, descendu le jour de Pentecôte (Ac 1,13-14). A la fin de sa vie, elle fut élevée et couronnée au ciel pour partager la gloire éclatante de son Fils.

Tout ceci mène à l’évidence qu’on ne peut prétendre attribuer à la Vierge-Marie le statut de mère porteuse, car elle est restée intimement et définitivement liée à son Fils Jésus.

En ce mois de mai, puisse la Vierge-Marie, qui en accueillant le message de l’ange a accepté d’être la Mère de Jésus Notre Sauveur, nous faire redécouvrir le sens de la dignité de l’être humain et soutenir les familles qui sont en désir de concevoir un enfant.


Père Alain Biniakounou – © 2018


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