comprendre

La lettre de Saint Paul aux Colossiens.

Cette Lettre aux Colossiens aurait été rédigée par les disciples de Paul. En effet, lorsque Paul meurt, probablement entre 64 et 76, sa tendance a plus ou moins perdu la partie. Ses Eglises semblent avoir été reprises en main par la tendance venue de Jérusalem, plus proche du Judaïsme, et ses idées ont en partie fait long feu. Un événement inattendu va remettre en scène la pensée de Paul : la chute du Temple de Jérusalem en 70 ap. J.C. et la nouvelle orientation prise par le judaïsme. Désormais, l’intuition de Paul d’un christianisme détaché de la Loi devient d’une brûlante actualité : des disciples de l’apôtre firent circuler ses lettres et forgèrent de nouveaux écrits pour s’adapter à l’actualité.

Et c’est ainsi que l’Epître aux Colossiens est rédigée vers les années 80. Elle est destinée aux chrétiens de Colosses (une communauté pas loin d’Ephèse).
L’un des grands intérêts de l’Epître aux Colossiens consiste dans la vision grandiose de la création et de la rédemption qu’elle propose et qui excède ce que Paul avait présenté dans ces autres Epîtres.


1.La création : au commencement, le Dieu invisible, qui siège « en haut » dans la lumière (1,15,1 ; 1,12) « « engendra » (« engendré » et non pas « créé » un Fils à sa propre image. « Premier-né de toute création », il exista « avant toutes choses » (1.13.15.17). C’est ce Fils qui créa toutes les choses (1,16-17). On le voit, l’auteur abandonne la vision traditionnelle de la création, pour se rapprocher d’une théologie de la préexistence du Christ, comme celle de Jean.


2. Le mal dans le monde : Pourtant, les choses tournèrent mal dans la création. Quoique l’auteur ne l’explique pas, la terre connut l’autorité des ténèbres (1,13) et accomplit des œuvres mauvaises (1,21). Les hommes eux aussi connurent le mal : ils sont enfermés dans un corps « de chair » (2,11), sont soumis aux « éléments du monde » (2,8) et aux « Principautés et Puissances » (2,15).


3. La rédemption : Heureusement, Dieu intervint de nouveau dans sa création afin de se la « réconcilier » (1,20). Quittant sa position éminente, le Fils revêtit un « corps de chair » (1,20) comme on se revêt d’un vêtement. Il fut cloué sur la croix et triompha des puissances mauvaises qui dominaient le monde (1,15). Dieu le ressuscita alors des morts (2,12) et en fit le « premier-né d’entre les morts » (1,18) il l’assit enfin à sa propre droite (3,1).


Par ailleurs la Lettre aux Colossiens manifeste l’intensité des relations entre les communautés (Col 4 et suivant) : importance de chaque communauté à faire part aux autres des richesses de la grâce de Dieu.

 


Père Modeste NIYIBIZI

 

<< Retour à la liste des thèmes 2009

<< Retour à la liste des thèmes 2008

© paroisse.chanteloup.free.fr