comprendre - articles 2008

Le Carême c'est parti !

« Oser le cœur à cœur avec Dieu, pour vivre le coude à coude
avec nos frères et sœurs ».
Le Carême n’est pas comme on l’entend parfois, « une sorte de Ramadan ».
C’est la montée vers Pâques de l’Eglise à la suite de son Seigneur Jésus Christ pour être crucifIée avec Lui et ressusciter avec Lui. Cette période de quarante jours (Carême vient du latin « quadragesima » qui veut dire « quarante ») rappelle le temps passé par Jésus au désert, avant d’entrer dans le vif de sa mission ; c’est aussi un rappel de quarante années passées par le peuple d’Israël libéré de l’esclavage d’Egypte et découvrant l’Alliance avec Dieu avant d’entrer en Terre Promise.
A l’image de ces quarante années de l’Exode d’Israël, le temps du Carême plonge l’Eglise dans un nouvel Exode, tel celui que Jésus inaugure après son baptême dans l’Evangile de ce Dimanche. Jadis, dans les premiers temps de l’Eglise, les moines partaient au désert combattre les mauvais esprits. Maintenant, bien des lieux de notre monde contemporain, proches ou lointains, sont des déserts terrifiants. N’oublions pas que le désert n’est pas un lieu où l’homme s’installe ; c’est un lieu de passage, un milieu « pascal » où l’homme, travaillé par la grâce reçue à son baptême, apprend à se défaire de ses fausses idées de Dieu pour reconnaître son vrai visage et devenir à son image et à sa ressemblance. Que ce Carême devienne l’occasion renouvelée de chasser tous les mirages qui troublent nos esprits et de goûter, dans une démarche à la fois personnelle et communautaire, la seule vraie nourriture qui comble la faim de l’homme :
la Parole de Dieu.

Beaucoup se demandent alors ce qui peut leur permettre de mieux vivre ce Carême.
Le seul conseil que je peux donner c’est de se laisser travailler par la Parole de Dieu pour nous rabattre sur l’Essentiel de notre vie et de notre foi. Comment ?

Quelques propositions :

-jeûner de la télévision pour lire et méditer les Lettres de Saint Paul ou l’Evangile selon St Marc,
-jeûner de l’ordinateur pour vivre la prière conjugale ou pour dégager du temps destiné à la vie familiale et à la solidarité avec les plus faibles.
-jeûner de la viande ou d’autres repas de luxe pour être solidaire de certains projets du Tiers-Monde (par exemple le projet de construction de l’école primaire dans le Centre catéchétique du Père Hubert Tamambere, en Centrafrique).
-jeûner de l’alcool pour être solidaire des alcooliques anonymes et de tous ceux qui peinent à arrêter de boire.
-prendre du temps pour lire un (ou des livres) sur les thèmes de la vie, la solidarité et la communion humaine (deux thèmes qui vont nous préparer à la Trinité 2009)….

La lettre à Tite :

Tite était un chrétien d’origine non juive (Gal 2,1-3). Il fut un des compagnons de Paul et joua un rôle important dans la réconciliation des Corinthiens avec l’apôtre (2 Cor 7,6-16). Après les deux lettres à Timothée, la Lettre à Tite institue un chrétien issu du paganisme comme responsable des Eglises de Crête.
Après un résumé de Paul (1.1-4), le chapitre 1 est consacré aux qualités exigées des responsables de la communauté (1,5-16). Au chapitre 2, Tite reçoit des conseils pour les divers groupes qui forment la communauté : vieillards, femmes âgées, jeunes gens et esclaves (2,1-15). Enfin, le chapitre 3 rappelle aux chrétiens qu’ils sont nés à une vie nouvelle (3,5) et qu’ils doivent en vivre au jour le jour.
Le lecteur découvrira vite que le message de cette Lettre, comme celui des deux lettres à Timothée, ne concerne pas uniquement la personne et la mission du destinataire.
En effet, les problèmes traités se posent constamment aux différentes, en particulier celui de l’organisation des communautés ou celui de la conduite des responsables et des fidèles, car c’est la façon de vivre des chrétiens qui porte désormais témoignage auprès du monde.

Père Modeste NIYIBIZI