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« Corps» ou « chair» :
point sur le vocabulaire.


Manifestement le passage de l’Evangile selon St Jean écouté ce dimanche (Jn 6,51-58) évoque l’eucharistie, et cela en des termes qui peuvent surprendre sinon scandaliser. En effet, là où Paul et les évangiles synoptiques utilisent le mot « corps » (« sôma», en grec), l’évangéliste Jean n’hésite pas à parler de « chair » (« sarx», en grec).

Il est possible que le quatrième évangile ait conservé une tradition liturgique traduisant littéralement le temps le terme araméen « bishra» que Jésus aurait employé à la Cène et qui désigne l’être corporel, la personne concrète. Dans l’évangile de Jean, la chair est synonyme de condition humaine : « Le Verbe s’est fait chair». Il s’ensuit que les expressions « manger ma chair » et « boire mon sang » n’évoquent nullement un repas sacrificiel, d’autant qu’il était interdit aux Juifs de boire le sang des victimes. Selon toute vraisemblance, il s’agit dans notre texte d’un durcissement du langage primitif à l’encontre de l’hérésie « docétiste», qui réduisait l’Incarnation à un jeu d’apparences. Simultanément, on soulignait par là le réalisme de la communion eucharistique.

Le Corps et le Sang du Christ désignent la personne vivante du Ressuscité accueillie et reçue dans la foi.



 

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