A la redécouverte de la messe.
 
« Heureux les invités au repas du Seigneur, Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». … A chaque messe, lorsque je prononce ces paroles d’invitation avant la communion, c’est toujours avec difficulté et un peu de gêne. J’aime beaucoup célébrer l’Eucharistie, mais lorsque je lance les mots : « Heureux les invités au repas du Seigneur », j’ai l’impression que mon invitation n’est pas comprise. Ceux qui m’écoutent, et surtout ceux qui ne m’écoutent pas puisqu’ils ne participent pas à la célébration, ne croient pas vraiment à ce que je dis. Certains de ceux qui sont autour de moi estiment qu’ils ne sont pas « invités » à la messe et y assistent pour obéir d’abord à une obligation. Quand à ceux qui ne sont pas là, il est clair que pour eux, la messe ne rend pas heureux puisqu’ils n’éprouvent pas le besoin d’y participer.
Face à la participation à l’eucharistie, j’entends bien sûr souvent les mêmes critiques : « La messe c’est lent et ennuyeux ; on ne comprend rien, c’est toujours pareil » ; ou alors : « Je n’ai pas le temps d’y aller, il faut bien que je me repose, vous savez, en banlieue les transports tous les jours c’est fatigant, alors, ressortir le dimanche… » Certains avancent d’autres raisons de ne pas venir : « Je vais chez les parents », « Je déjeune chez les enfants », « J’ai des compétitions »… D’autres me disent : « Je n’ai pas besoin d’aller à la messe pour être chrétien, on n’est pas meilleur après, l’important c’est d’aimer les autres… » D’autres enfin, surtout parmi les jeunes, expriment une sorte de réserve : « Je veux bien aller à la messe avec les jeunes que je connais, mais avec les gens qui y sont, cela ne m’apporte rien et je ne vois pas pourquoi j’irais… » Bref la messe pour beaucoup, n’est pas une priorité dans le cours actuel de la vie.
(….) Extraite de l’évangile de Jean, (la prière sacerdotale » me semble centrale dans toute démarche eucharistique. Elle s’adresse à ses disciples, à ses amis, à chacun d’entre nous. « Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un, moi en eux et toi en moi, pour qu’ils soient parfaitement un, et que le monde reconnaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé » (Jn 17, 22-23).
Je ne voudrais parler de la messe qu’en fonction du bonheur. Du bonheur d’être aimé, du bonheur de porter l’amour à toute la terre, au nom de Dieu, bien au-delà de nos forces. »

Extrait du Livre de Mgr Michel DUBOST, L’Eucharistie, Desclée de Brouwer, Paris, 2005, pp.11-12.

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