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A la redécouverte de la messe (suite).

L’ambon, notre petit Sinaï.

Imaginons-nous sur le mont Thabor, entendant retentir la voix du Père ou écoutant le Christ sur le mont des Béatitudes… Est-ce que nous serions distraits comme cela nous arrive parfois pendant les lectures à la messe ?! Les acclamations qui le suivent et les précèdent –« Parole de Dieu ! » « Nous rendons grâce à Dieu ! »… - nous rappellent pourtant que c’est bien « La Parole de Dieu » qui est proclamée (1TH 2, 13). Il serait dommage de considérer ce temps comme mineur, pour ne se concentrer que sur la liturgie eucharistique. Pour valoriser la liturgie de la parole, le Concile Vatican II a institué l’ambon, un lieu distinct de l’autel où se faisaient autrefois les lectures. La procession qui conduit l’évangéliaire (livre qui contient les Evangiles des dimanches et fêtes) de l’autel jusqu’à l’ambon souligne toutefois le lien qui demeure entre « les deux tables ».

L’ambon tient son nom du nom grec « ambôn », c’est-à-dire « bosse » ou « petit sommet ». Car il est, dans notre église, une image de ces montagnes où la voix de Dieu a résonné. Proclamations, acclamations, station debout, encensement, lecture recto tono ont pour seul but de nous aider à recevoir cette parole dans sa fraîcheur native. Cela demande de notre part que nous tendions une oreille vierge. « Soyez attentifs ! » s’écrient les chrétiens d’Orient avant toute lecture ; autrement dit « Ouvrez toutes grandes les oreilles de votre cœur afin d’entendre, à travers ces mots toujours neufs, ce qui va nous être dit aujourd’hui ». Saint Césaire d’Arles, selon lequel la parole n’était pas moins estimable que le corps du Christ, jugeait que l’écouter négligemment était aussi condamnable que de laisser tomber une hostie consacrée !

La proclamation de l’Evangile est évidemment le moment le plus solennel de cette première partie de la messe. Les signes de croix successivement tracés sur notre front, notre bouche et notre cœur indiquent la descente que doivent opérer ces paroles en nous : reçues dans l’entendement, elles doivent être longtemps remâchées pour être assimilées par le cœur profond et transformer ainsi la personne en sa racine. C’est pourquoi Saint Augustin nous exhorte à l’écouter « comme si le Seigneur lui-même nous parlait » et notre acclamation « Louange à toi Seigneur Jésus ! » manifeste cette foi. Certes, les phénomènes spectaculaires du Sinaï ne sont plus là, mais c’est que la puissance des éclairs et du tonnerre est tout entière passée dans la parole du Verbe fait chair. Puissions-nous en découvrir l’intensité lorsque nous la recevrons de l’ambon.

 

 

 

 

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