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A la redécouverte de la messe (suite).

Les couleurs des fêtes.

Depuis l’arc-en-ciel donné à Noé comme signe d’alliance (Gn 9,13) jusqu’aux germes polychromes de la Jérusalem nouvelle (Ap 21,19), Dieu n’a cessé de nous parler par le biais des couleurs. La liturgie s’est fait l’écho de ce langage pour exprimer la tonalité propre de chacune de ses célébrations. Il manifeste surtout à travers les vêtements des célébrants.

Le blanc, la couleur la plus essentielle, exprime de la sainteté, c’est-à-dire la participation à la vie de Dieu. Les saints, selon l’Apocalypse, ont blanchi leurs vêtements dans le sang de l’Agneau (Ap 7, 14). Les prêtres qui participent à la vie divine en célébrant les rites liturgiques revêtent l’aube (du latin albus « blanc »). Portée par les nouveaux baptisés, cette même robe signifie qu’ils viennent de naître à la lumière de la Résurrection du Christ. Le blanc est plus généralement la couleur propre des temps liturgiques qui suivent la Nativité et Pâques. Il est également utilisé pour les fêtes de la Dédicace (consécration d’une église), de la Vierge Marie, des anges et des saints qui ne sont pas martyrs.

Le rouge symbolise le sang et le feu. Il manifeste le témoignage suprême de l’amour (le don du sang) vécu par le Christ et tant de chrétiens à sa suite. C’est pourquoi il convient au dimanche des Rameaux au cours duquel est lu le récit de la Passion et aux fêtes des martyrs. Il symbolise également l’amour lui-même : l’Esprit Saint, venu sur les apôtres sous la forme de langues de feu, ce qui explique que le célébrant s’en revête le jour de la Pentecôte.

Le violet est la couleur de la pénitence, que les prêtres portent pendant l’Avent et le Carême et lors des messes d’implorations, comme jadis celles des rogations dont la célébration, avant l’Ascension, assurait le bon déroulement des saisons. Il remplace souvent le noir lors des deuils, lequel marque pourtant mieux la tonalité propre de la mort (c’est pourquoi on l’utilisait jadis le vendredi saint). A deux reprises dans le cours de l’année liturgique, le violet s’éclaircit en rose : le troisième dimanche de l’Avent (appelé « gaudete ») et le quatrième dimanche de Carême (appelé «laetare »). Cette pause de dans la pénitence permet aux fidèles de mieux viser la joie qui vient. Attention : le violet n’exprime pas la tristesse. Cette couleur désigne l’espérance de l’Amour de Dieu plus fort que la mort (c’est cette espérance qui nous aide à tenir dans les moments difficiles).

Le vert est la couleur du temps ordinaire. Attention « ordinaire » ne signifie pas banal, mais réglé par « l’ordo » (c’est-à-dire l’ordre du calendrier liturgique). D’ailleurs, le vert a une connotation spirituelle de la fécondité. Selon Maître Eckhart, Dieu « verdoie » au sein de cette partie de notre âme qui « ne touche ni au temps ni à la chair ». Issue du latin « virere », « être florissant », cette couleur évoque la croissance de l’Eglise et de nos âmes grâce à la sève divine. Localement, le vert a cependant été parfois utilisé lors du chemin de croix, en référence à l’arbre de vie. Cela montre que l’usage liturgique des couleurs, loin d’être figé, s’adapte aux temps et aux lieux, pour nous aider à entrer toujours plus profondément dans les mystères célébrés.

 

 

 

 

 

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