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A la redécouverte de la messe (suite).

Les trois symboles de l’Evêque : la mitre, la crosse et l’anneau.

La liturgie de la messe revêt l’évêque de trois insignes singuliers : un bâton (la crosse), une haute coiffe (la mitre) et un imposant anneau. Ils soulignent sa dignité de « successeur des apôtres ». Ils symbolisent surtout trois services – rassembler, enseigner, nourrir- que l’évêque remplit, en particulier au cours de la liturgie de la messe.
Son bâton rappelle celui avec lequel Moïse ouvrit la mer rouge et fit jaillir l’eau du rocher (Ex 17,5-6). Mais il s’en distingue par son extrémité recourbée dont il tire son nom propre : « crosse » (de « croc »). Cette extrémité figure la gouttière des bâtons de bergers (appelés « houlette ») grâce à laquelle ils jettent (« houler » en ancien français) des pierres aux moutons s’écartant du troupeau. L’évêque, « bon pasteur » (Jn 10, 11) a ainsi pour charge de « rassembler » les fidèles, ce qu’il fait notamment en les convoquant pour célébrer la messe.
La mitre –terme qui vient du grec « mitra », c’est-à-dire « bandeau » -tire peut-être son origine du turban frappé d’une fleur d’or que portait le grand prêtre en souvenir de la consécration divine d’Aaron (Ex 28,4 et 36 ; Lv 8,9). Le port d’une coiffe épiscopale est attesté dès les temps apostoliques puisque saint Jean, devenu chef de l’Eglise d’Ephèse, portait une lame de métal sur le front (selon son disciple Polycarpe). Mais la mitre n’a pris que progressivement sa forme. Elle se compose de deux parties triangulaires recouvertes et reliées par un tissu souple. Ses côtés incurvés pourraient évoquer les deux « cornes » de Moïse, ou plus exactement les rayons de lumière divine qui émanaient de son visage (Ex 34,29 et 35) à moins qu’ils ne représentent l’Ancien et le Nouveau Testament. Dans l’un et l’autre cas, la mitre évoque l’expression de la vérité que l’Evêque doit fidèlement enseigner (Tite 1,9) par son homélie. Lorsqu’ arrive la consécration, pourtant, il retire sa coiffe. Comme si ces reflets de vérité s’évanouissaient devant la face resplendissante du Seigneur vers laquelle il se tourne alors.
L’anneau –le plus discret, mais non le moindre des insignes épiscopaux- signifie l’alliance entre l’évêque et son Eglise particulière. C’est un symbole très ancien que l’on a aussi conservé dans le sacrement de mariage. Comme l’époux envers l’épouse, l’évêque- signe efficace du Christ- doit une fidélité nuptiale à son Eglise. Leur union culmine dans la célébration de la messe que Guillaume compare au « corps à corps amoureux » d’un couple. En nous nourrissant du « pain super-substantiel » (Lc 11,3), l’évêque nous permet, à notre tour, de vivre le mystère de cette alliance.

 

 

 

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