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A la redécouverte de la messe (suite).

L’hostie - Le pain azyme.

La simplicité de sa composition – de la farine mêlée d’eau et de sel – alliée à sa valeur nutritive a fait du pain le symbole de la nourriture, en particulier de celle qu’emportait le pèlerin pour la route. Pour les Hébreux, le grand pèlerinage fut celui qui les conduisit de la terre d’esclavage à la Terre promise. Juste avant de sortir d’Egypte, debout et le bâton à la main, ils mangèrent un pain qu’ils n’eurent pas le temps de faire lever (Ex 12,39) (=le pain de la hâte). En souvenir de cette nuit, ils instaurèrent la « fête des pains », encore appelés « Pâque ». C’est lors d’une de ces célébrations que le Christ institua l’eucharistie pour laisser un viatique à ceux qui, à sa suite, traverseraient les eaux de la mort pour faire le pèlerinage de ce monde à son Père.
Jésus qui prend le pain, rend grâce, le rompt et le donne à ses disciples (Lc 22, 19) est né une trentaine d’années plus tôt à Bethléem (beth-léem, littéralement « la maison du pain ») dans une « mangeoire » et il s’est désigné au cours de sa vie publique comme le pain descendu du ciel pour donner la vie éternelle (Jn 6, 51). C’est qu’au-delà de la symbolique du viatique, le pain porte en lui le mystère de la Passion. La farine avec laquelle il est fait présuppose l’enfouissement du grain qui resurgit sous la forme d’un épi (Jn 12,24). De même, Jésus accepte de mourir pour donner sa vie aux hommes. Et cette vie, il la communique en nous offrant à manger sa chair. Chaque fois que le prêtre redit : « Ceci est mon corps livré pour vous », la substance du pain devient effectivement son corps, même si l’apparence demeure inchangée.
Le symbolisme du pain renvoie enfin au mystère de l’Eglise. Les Pères de l’Eglise ont en ce sens insisté sur le fait qu’un pain est formé d’une multiplicité de grains de blé. « De même que ce pain que nous rompons, autrefois disséminé sur les collines, a été recueilli pour ne faire plus qu’un, qu’ainsi ton Eglise soit rassemblée des extrémités de la terre dans ton Royaume » ! dit-on dans la Didaché, un texte du 1er siècle. Aux yeux des chrétiens latins, qui considèrent le levain sous son aspect néfaste, la réalisation parfaite de cette unité nécessite que ce pain soit a-zyme (« sans levain »). Car les mauvais levains (du latin « levare », « lever »), c’est-à-dire l’orgueil et l’enseignement dévié (Mt 16,6-12), sont ferments de division. « Purifiez-vous du vieux levain pour être une pâte nouvelle, puisque Pâque, le Christ, a été immolée. Ainsi donc, célébrons la fête, non pas avec du vieux levain de malice et de méchanceté, mais avec des azymes de pureté et de vérité » (1Co 5,6-8).

 

 

 

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