comprendre

Petite méditation sur le sens de l’Assomption de la Vierge Marie...


Assomption : voilà un mot qui est devenu étrange pour une réalité si belle et si profondément ancrée dans le cœur des chrétiens. Marie, proclamée « Mère de Dieu » par le concile d’Ephèse en 431, tient une place tout à fait privilégiée dans l’histoire du salut. L’Orient puis Rome ont tenu à honorer et à vénérer la Vierge d’abord par la fête de sa naissance le 1er janvier, puis par les quatre fêtes qui sont comme les quatre piliers de la dévotion mariale dans notre calendrier liturgique : le 2 février, le 15 août et le 8 septembre. La de l’Assomption s’appelait au VIIè siècle « la Dormition de la Vierge ». Elle fut solennisée par le Pape Serge Ier. A la fin du VIIIè siècle, on parlait déjà de « l’Assomption » de la Vierge Marie. Pie XII définit le dogme de l’Assomption en 1950.


Certains théologiens prêchaient, surtout après le XVIIè siècle, que Marie n’était pas morte, mais qu’elle était passée directement de la vie terrestre à la gloire céleste. Jean Paul II (dans son audience générale du 25 juin 1997) a contribué à la réflexion plus éclairante. Il soulignait qu’en réfléchissant sur la relation que Marie a avec son Fils, il est difficle de soutenir que Marie n’a pas connu la mort. « La Mère n’est pas supérieure au Fils, qui a assumé la mort en lui conférant une nouvelle signification et en la transformant en instrument de salut. Participant à l’œuvre de la Rédemption et associée à l’offre salvatrice du Christ, Marie a pu partager la souffrance et la mort en vue de la Rédemption de l’humanité ».


En effet, l’Assomption de Marie n’a de sens que référée à la mort-résurrection de Jésus, son fils selon la chair. Dans la lettre de la fête, empruntée à la première épître de Paul aux Corinthiens (15,20-26), celui-ci met en évidence le lien fondamental entre la Pâque de Jésus et l’espérance dont elle est le gage pour les croyants. Puisque le Christ est ressuscité, nous ressusciterons nous aussi. Selon l’apôtre Paul, le Christ glorieux représente les « prémices » de ceux qui sont morts. Ce terme désigne l’offrande que les Israélites, en signe de l’action de grâce, faisaient à Dieu des premiers fruits de la terre : lors de la Pâque, une gerbe d’épis mûrs ; à la Pentecôte, des pains cuits au levain. Par ce rite, moisson et récolte se trouvaient sanctifiées.

Ainsi, la résurrection de Jésus a valeur d’un don anticipé de la vie divine, garantie du don plénier à venir : Jésus Seigneur est le premier homme accueilli par Dieu dans sa gloire. C’est la promesse de la vie qui attend ses frères et sœurs en humanité, à commencer par « ceux qui lui appartiennent ». Au premier rang de ceux-ci, la tradition chrétienne d’Orient et d’Occident place Marie, qui a donné au Fils de Dieu un corps et une nature d’homme. Au terme de son existence terrestre, la mère reçoit en partage la gloire divine de son Fils. Le récit de la visitation rattache la vocation unique de Marie à sa foi et à sa disponibilité face à Dieu. L’Esprit Saint donne à Elisabeth de le proclamer haut et fort : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ». Marie entonne alors le Magnificat, célébrant l’aurore du salut avec les mots de la Bible. Car Dieu ne se contredit pas. Il exalte les humbles et comble de biens les affamés. L’humilité de Marie lui vaut d’être dite bienheureuse par tous les âges.
Instruits par l’expérience pascale des apôtres, nous espérons que Dieu recréera notre être tout entier, corps et esprit, ainsi que le monde humain dans son ensemble. Or la résurrection de Jésus n’est pas présentée par le Nouveau Testament comme la réanimation d’un cadavre, mais comme l’accession de la personne, par delà la mort, à un nouveau mode de relations. Marie nous précède dans cette voie, et il n’est pas douteux qu’elle intercède pour tous les hommes.

En France, tous les étés, nous attendons avec impatience le week-end du 15 août pour plusieurs raisons : les uns pour pouvoir rejoindre leur familles en vacances, les autres pour accueillir les amis, les autres pour pouvoir aller lézarder sur les plages bretonnes ou normandes… Il y en a aussi qui en profite pour faire un pèlerinage à Lourdes. Pareille pour notre Diocèse de Versailles qui invite pour le traditionnel pèlerinage à Notre-Dame-de-la-Mer. Tout cela peut nous pousser à nous demander qui est la Vierge Marie.

 

 

 

 

<< Retour à la liste des thèmes 2010

<< Retour à la liste des thèmes 2009

<< Retour à la liste des thèmes 2008

© paroisse.chanteloup.free.fr