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A la découverte du symbole des apôtres.

 

Tous les dimanches, nous prenons le temps de réciter le Credo. Et celui-là est devenu tellement banal que de temps en temps nous ne pensons plus au sens fort de chacun de ses articles. Autrement dit, nous récitons parfois le Credo de façon machinale.
Par ailleurs, certains mots du Credo sont si peu usuels de notre langage courant que nous sommes parfois tentés de les contourner en inventant d’autres expressions ouen créantd’autres professions « mieux compréhensibles ». Vous connaissez des chants comme « je crois en Dieu qui chante et qui fait chanter la vie ». … Ces cantiques inspirés du Credo ont beau être profonds, n’empêche qu’ils ne sont jamais au rang de notre Credo. Notre profession de foi chrétienne nous la retrouvons dans deux formules connues ; une plus longue appelée « le Symbole de Nicée de Constantinople et une autre plus courte appelée « Le Symbole des Apôtres ».

Nous vous proposons donc de réfléchir plusieurs dimanches de suite,
un par un, sur les articles du Credo pour pouvoir en dégager le sens profond afin de mieux le méditer à la messe et dans notre vie quotidienne. Nous espérons que ces petites notes aiguiseront votre appétit et vous pousseront à créer des groupes de discussion ou de groupe de travail sur les fondements de notre foi.


Que signifie le mot « symbole » ?

Ce mot « symbole » évoque à l’origine l’acte de casser en deux une pièce en terre cuite et d’en remettre une moitié à chacune des parties contractantes d’une alliance. Chaque moitié, s’emboîtant dans l’autre, attestait de l’alliance conclue ou du dépôt confié. Autrement dit, il y avait un lien intime entre les deux parties du tesson : chaque partie appelant l’autre. La moitié du tesson possédé renvoie automatiquement à la moitié absente, grâce à l’alliance conclue et cela est bien plus qu’un code. Le symbole relie donc deux réalités, l’une visible et l’autre invisible. Ce qui est vu renvoie à ce qui est invisible. En même temps le symbole exige la confiance et la reconnaissance. L’homme symbolise sans cesse ce qui est important à ses yeux. Son corps est le premier lieu où se manifestent les symboles, au nom de l’unité de la personne. Le symbole s’impose dès qu’il est vu. Je comprends la cadeau formidable que renferme tel ou tel autre geste parce que j’ai confiance en celui qui le donne. Le symbole suppose la foi. Le symbole se répète indéfiniment, toujours identique. Le symbole reprend des gestes connus, mais il doit être nourri de l’intérieur par une fidélité : à travers mille gestes, c’est la même amitié qui s’exprime.

Les symboles sont des manifestations de la personne qui ne sont comprises que par ceux qui partagent la même alliance et y sont engagés. Un symbole m’interpelle et m’oblige à me situer devant lui. Rappelons que des signes peuvent devenir des symboles : ainsi l’eau qui lave peut devenir symbole qui a coulé du côté du Christ. Pour cela, il faut partager la foi et c’est la prière à l’Esprit-Saint qui fait de cette eau le symbole du baptême, parce que le Ressuscité s’engage en elle, personnellement.

Le symbole de Nicée a été adopté par le Concile qui s’est tenu en 325 ap. JC. dans une ville appelée Nicée (en Asie Mineure) en vue de contrecarrer une hérésie arienne qui niait la divinité de Jésus Christ. Quelques temps plus tard, le Symbole de Nicée fut complété par le Concile de Constantinople (381 ap. J.C.) pour affirmer la divinité du Saint Esprit niée par quelques hérésies : d’où le nom que lui donne de Symbole de Nicée-Constantinople. Celui-ci revu par le Concile de Chalcédoine en 451, représente le résumé de la foi. On doit noter cependant que selon le texte issu des conciles des IVè et Vème siècles, « le Saint Esprit procède du Père » mais les latins prirent l’habitude à partir du VIIIème siècle d’ajouter « et du Fils » : c’est le fameux « Filioque » expression et source d’un conflit aigu entre l’Eglise romaine et l’Eglise orthodoxe.

Quant au Symbole des apôtres c’est le plus ancien ; lui-même synthèse des formulaires antérieurs ; il a vu le jour au IIè siècle et a pris sa forme actuelle au VI è siècle.
Le symbole des Apôtres est avant tout une profession de foi de baptême, ramenée à l’essentiel.


Je (du « Je crois »).

Le credo commence par Je. Le chrétien ne croit pas par tradition familiale ou nationale. Le Chrétien ne croit pas par contrainte. Le chrétien croit en Dieu en tant que sujet libre. Dieu ne lui enlève pas sa personnalité.
Le chrétien croit avec son histoire personnelle, son contexte familial, économique, social, politique, physique…Comme quoi la confiance en Dieu permet de me poser au cœur du monde comme un sujet libre.
Ce « je » est ferme et décidé. C’est comme une expression d’un enfant qui assume complètement l’amour du Père.

 


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