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« Je crois en Dieu, le Père tout puissant  »

 

Le croyant est habité par cette Bonne nouvelle selon laquelle Dieu existe et que surtout Il s’intéresse à lui. Il est Dieu pour l’homme. Et cet homme existe pour Dieu, comme l’enfant existe pour ses parents. La culture païenne d’aujourd’hui cherche à présenter Dieu comme un rival pour l’homme avec des phrases comme « Si Dieu existe, l’homme n’existe pas ou alors si l’homme existe alors Dieu n’existe pas » ! Or la vie de Dieu n’est pas du tout une menace pour l’homme. Au contraire ma vie n’a pas du tout de sens sans Dieu. Le croyant chrétien admet que sa vie n’est pas fruit du hasard.

Le croyant chrétien ne met pas sa confiance en plusieurs dieux. Le croyant est monothéiste, c’est-à-dire qu’il met sa totale confiance en un seul Dieu, le Vrai.
Plusieurs fausses images de Dieu traversent notre tête et nos cultures. La mauvaise compréhension de notre catéchisme nous a fait croire à un Dieu qui serait vengeur, un Dieu perverti par le fantasme de l’homme ; un Dieu fouettard, qui serait sadique, un Dieu qui se plairait à punir l’homme, un Dieu qui interdirait tout, un Dieu qui surveillerait l’homme en permanence cherchant à le prendre en flagrant délit; un Dieu qui brandirait en permanence le châtiment éternel; un Dieu qui culpabiliserait l’homme, un Dieu sans cœur, un Dieu violent qui massacrerait les siens allégrement, un Dieu tyrannique qui ferait vivre l’homme sous la menace et la contrainte …. !

Or nous les chrétiens, nous croyons en Dieu révélé dans la Bible : Dieu qui se fait proche de l’homme et qui se tourne vers lui avec un amour fidèle ; un Dieu qui s’engage aux côtés de l’homme et qui entre dans son histoire. Dieu correspond au désir le plus profond de l’homme mais surtout ce Dieu dépasse infiniment tout désir (voir Ep. 3, 20).

Notre Dieu n’est pas le méchant, guerrier et sanguinaire que nous balancent certaines interprétations fondamentalistes et hérétiques du Livre de l’Ancien Testament. Il est vrai que Dieu assume l’histoire du peuple hébreu mais il ne se confond pas avec lui.
La justice de Dieu est plus grande que celle de l’homme. Dieu sait prendre le temps d’une pédagogie progressive pour convertir « le cœur de pierre » de ce peuple qui était habité par des images perverses des faux dieux de la sous-religion.

Le Dieu de l’Ancien Testament se révèle comme le Dieu qui cherche l’homme depuis le commencement du monde. Vous vous souvenez encore de la phrase du livre de la Genèse « Dieu appela l’homme : où es-tu ? » (voir Gn 3,9) . Comme quoi d’un bout à l’autre, Dieu cherche l’homme. Celui-ci est toujours précédé par l’initiative de Dieu.
Pour chercher l’homme, Dieu fait le premier pas. Ce Dieu se conduit comme un ami, un amoureux de l’homme. (Ici vous pouvez lire par exemple le livre du Prophète Osée qui est une magnifique parabole de l’histoire de Dieu dont l’amour tendre et fidèle tient bon malgré la trahison incessante par l’homme). L’Ancien Testament nous présente un Dieu «lent à la colère et plein d’amour ». Un Dieu amoureux et miséricordieux. Ce qui ne veut pas dire que Dieu est mou ou « un papa gâteau » qui laisse tout faire et arrange toujours tout. Un tel Dieu ferait injure à l’homme et ne l’inviterait pas à convertir sa propre violence. Dieu est juste. Et sa justice divine n’est pas celle qui condamne mais celle qui sauve le pécheur.
C’est une justice qui rend l’homme juste. « Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive ».

Cet amour infini de Dieu se retrouve dans la qualification de Dieu « Père ». Cette expression « Père » met en relief non pas le lien du géniteur, mais le lien de la relation affective qui s’inscrit entre le « Je » du Père et le « Tu » du fils. Dieu peut être ainsi dit le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. Et cette paternité est avant tout l’expression d’une relation.

Le fils est appelé à respecter et à obéir à son père, mais le père est plein de bonté, de miséricorde et d’indulgence pour son fils. Attention à ne pas confondre Dieu le Père avec toutes les images de la paternité humaine que nous avons dans nos têtes.
Le Nouveau Testament utilisera l’expression « Père » pour qualifier Dieu. Et Jésus est celui qui utilise de façon formidable cette expression « Père » « Abba » pour qualifier Yahvé. Pour Jésus ce Dieu connaît les besoins de l’homme ; Il est plein de bonté ; Il est fidèle et demande d’aimer mêmes nos ennemis. C’est ce Dieu « Père » qui a envoyé Jésus. Et l’envoyé Jésus, par son attitude de fils, montre en quoi consiste la paternité de Celui qui l’a envoyé. Jésus fait savoir clairement qu’il a une relation particulière avec ce Dieu Père.

Et ce même Jésus nous annonce que nous, les hommes, nous sommes aussi enfants de Dieu puisque, dans la prière, nous sommes invités à lui dire « notre Père ». La mission de Jésus le conduit à la mort. Et Dieu devient le Père du Crucifié. Seulement sur la croix, Dieu se révèle comme un « père non puissant ».

Rien dans la vie de Jésus ne manifeste qu’il soit victime d’un « paternalisme » et pourtant ce Jésus accomplit la mission reçue de son Père. On comprend alors que la toute-puissance de Dieu n’est pas de l’ordre de la tyrannie, mais au contraire c’est la toute-puissance de l’amour. Son autorité s’inscrit dans un partenariat de son Alliance avec l’homme. C’est la toute-puissance du Père. Remarquons que dans le Credo nous ne disons pas « je crois en Dieu tout puissant » mais « je crois en Dieu le Père tout-puissant ».

Ces expressions sont à maintenir ensemble. La toute-puissance de Dieu ne réside pas, (comme nous le pensons souvent), en la « possibilité de faire à volonté ceci ou cela » mais en cette puissance illimitée et libre, de se donner lui-même par amour pour ses enfants.
N’oublions pas que c’est ce Dieu Père tout-puissant à qui Jésus adresse ce cri désarçonnant et déchirant : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »


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