comprendre


« Je crois en Dieu... créateur du ciel et de la terre  »

 

Selon la Bible, notre Dieu Père exprime son attitude paternelle au dehors de lui-même par la création. Seulement attention à ne pas confondre la création avec « le créationnisme ». Celui-ci que l’on trouve dans le monde anglo-saxon s’en tient à une lecture littérale des récits de la création. Autrement dit, le créationnisme est une forme de fondamentalisme qui s’oppose à toute idée d’évolution, affirmant que le monde et l’univers ont été créés comme le décrit le livre de la Genèse. N’oublions pas que la foi chrétienne n’approuve pas cette idée de « créationnisme ». Selon notre foi, la Bible ne nous dit pas comment le monde a été créé ; elle nous révèle « pourquoi » le monde a été créé. Alors que la Bible nous parle de la « finalité » du monde, c’est la science qui nous parle de la « causalité » du monde. La Bible ne prétend pas donner des éclaircissements aux mécanismes physiques par lesquels le monde est sorti du « big bang » initial. La Bible cherche à répondre à des questions du pourquoi de la création de l’homme et de l’univers : « pourquoi ce monde ? Quel sens a-t-il ? » Car l’homme en tant qu’homme, cet homme qui demeure présent en tout savant, ne peut pas s’empêcher de poser des questions sur l’origine et le statut de l’univers.
Il est vrai que pour le scientifique, son rôle, est de partir des théories mathématiques et de diverses hypothèses pour décrire les processus physiques de formation de l’univers et les différents modèles cosmologiques selon lesquels on peut penser celui-ci. Cette description scientifique repose sur l’observation et le
raisonnement mathématique en essayant de rendre compte selon les multiples lois
précises de l’ensemble des phénomènes naturels.

Seulement cette description scientifique du comment de la création du monde ne suffit pas du tout. D’abord parce que l’évolution actuelle de la connaissance scientifique souligne la fragilité des théories qu’elle produit. Celles-ci ne sont jamais achevées et se corrigent et s’affinent sans cesse. D’autre part, même l’auteur scientifique ne peut pas s’empêcher de se poser les questions du pourquoi de la création : est-ce que cet univers créé, avec l’homme en lui, a un sens ? Est-ce que l’univers a une finalité et une origine ? Est-ce qu’il entre dans un projet qui le dépasse ? Est-ce qu’il a un auteur ? Quel est le rapport de cet auteur, de cette origine au phénomène qui est issu de lui ; simple émanation ou création libre ? Comme nous pouvons le constater donc, il n’y a pas de concurrence entre la science et la religion dans la recherche de la compréhension du monde. Seules la science prétentieuse et la religion prétentieuse peuvent être en confrontation. Il n’y a aucun conflit de principe entre l’ordre du « comment de la création de l’univers » et l’ordre du « pourquoi de la création du monde ». Le récit du livre de la Genèse nous fait passer sur le versant du pourquoi de l’homme et de tout l’ensemble de l’univers. Il est bon de noter qu’il existe une solidarité étroite entre l’origine et la fin et c’est cette ligne qui relie les deux qui fait sens, c’est-à-dire donne une direction. Car l’origine a été posée en fonction d’un but, d’une finalité. Attention les récits bibliques de la création ne sont pas un reportage médiatique. Ils ne racontent pas nullement un événement médiatique. Ces récits expriment un sens en présentant, sous formes de récits imagés, des symboles enracinés dans notre expérience de la vie la plus courante. Ces récits viennent nous dire que rien d’extérieur à Dieu ne peut servir de point de départ, puisqu’en dehors de Lui, il n’y a rien. Donc, toute créature provient de Dieu sans pour autant être Dieu. Si Dieu s’abstenait de soutenir le monde, celui-ci retomberait en poussière, c’est-à-dire dans le vide..
Les récits bibliques nous révèlent que l’homme a été créé par Dieu à l’intérieur d’un projet qui a un but. La création est le premier temps d’un plan qui commence avec elle pour conduire l’homme à son véritable bonheur à travers une histoire. Sous différents aspects, cette création suscite une profonde admiration de la part du croyant. Dieu manifeste son amour pour l’homme par l’attention particulière, véritablement amoureuse, qu’il donne à sa formation. L’homme est créé à la ressemblance du Christ, de Celui qui devait s’incarner dans la même chair. Cette création est un acte libre et amoureux de Dieu. Cet acte a pour projet de donner vie à un homme qui soit à son tour un être libre.
Nous sommes ici au cœur du pourquoi de la création. L’homme est créé libre mais il est averti de ce qui peut l’empêcher d’être pleinement libre : il n’est rien chaque fois qu’il se prend pour Dieu en se coupant de Lui. Or par nature, la créature doit rester en communion avec son Créateur. Les récits de la création nous révèlent que tout a été créé pour l’homme
Celui-ci est invité à exercer sa maîtrise sur la création, à la continuer en quelque sorte et à l’achever. Cependant, l’homme n’est pas le maître absolu de lla création. S’il a le droit d’en user, il n’a pas le droit d’en abuser. Il en est plutôt un intendant et un gestionnaire responsable.

Dans la vision chrétienne, l’homme est situé entre Dieu et la création. Celle-ci est don et ce don est porteur de la vie.
Pour le chrétien, Dieu est créateur de tout. Pas cependant à la manière d’un potier qui, une fois son vase « créé », doit l’abandonner.
Pour Dieu qui vit en dehors du temps humain, chaque moment est celui de la création. Créer est, pour lui, synonyme d’aimer. Son amour appelle littéralement et sans cesse la vie.
Tout l’univers vient de Dieu, aujourd’hui comme au premier instant. Il est vrai que le monde a sa propre consistance ,mais il n’existe pas par lui-même ; il existe par Dieu qui ne cesse de donner la vie et de créer.
Dans le Credo nous affirmons que la création de Dieu ne se limite pas aux êtres visibles.
En parlant « des choses visibles et invisibles » la foi chrétienne nous renvoie tout en même temps à ce qui relève de l’expérience sensible et à ce qui le dépasse. Aux yeux de la foi, les réalités invisibles ne sont pas moins réelles que celles qui sont visibles. Si nos cinq sens ne peuvent les atteindre, elles ne relèvent pas pour autant de l’imagination.
Dans ce qui est invisible il y a le ciel qui est la demeure de Dieu, mais qui est en même temps ce lieu où l’homme est invité à demeurer. Et puis il y a l’âme ou l’esprit qui viennent montrer que l’homme n’est pas que matière ou matérialité.
Le monde invisible est aussi celui des anges. Ceux-ci sont des « envoyés », « des messagers » de Dieu comme nous le relatent les récits bibliques. Le monde invisible est aussi celui qui est au-delà du regard de l’homme car dans le Credo nous avouons que Dieu est transcendant, c’est-à-dire qu’il nous dépasse et que nous ne pouvons pas faire le tour de toute sa création et de son œuvre. La création de Dieu est infiniment plus ample que ce que nous pouvons imaginer.
La foi chrétienne nous rappelle que tout ce que Dieu a créé est bon. Il est bon de vivre. Dieu nous dit que notre vie, à ses différents niveaux, est une bonne chose. Il nous la donne pour la couronner de manière définitive et absolue. Autrement dit, le croyant n’est pas du tout aliéné par la création. Le monde est précieux aux yeux de Dieu. Et la foi chrétienne demande à l’homme d’aimer le monde. Elle lui demande de donner à ce monde plus de justice et de paix, par son implication. Et le monde à venir, (le monde après notre mort) sera pour nous une part de ce que nous, nous faisons de ce monde-ci par notre travail ici-bas, par les expériences d’humanité que nous réalisons entre les hommes.
La création est par définition un commencement. Cela veut dire que Dieu continue à amener tout l’univers à son achèvement.
Le Nouveau Testament parle des puissances du mal auxquelles l’homme est affronté et soumis. Mais s’il nous en parle, c’est pour nous montrer que le Christ est vainqueur du mal et qu’il nous arrache au pouvoir de Satan.
Ainsi donc, le chrétien est résolument optimiste : dans le Seigneur, ni la mort ni le mal n’auront le dernier mot.
Grâce à Dieu, l’univers ne court pas à sa perte.

 


© paroisse.chanteloup.free.fr

<< Retour à la liste des thèmes