comprendre


« Le troisième jour il [Jésus Christ] ressuscita des morts. »

 

Le cœur de la foi chrétienne bat dans ce cri : « Christ est ressuscité », « Dieu l’a ressuscité d’entre les morts ». Et comme le précise l’apôtre Paul, « si le Christ n’est pas ressuscité, notre message est sans objet et votre foi est vaine » (1 Cor 15,14). Or la lumière s’est levée pour le monde entier en ce matin de Pâques, en ressuscitant Jésus, Dieu approuve son combat. On pourrait dire de façon imagée que c’est la révision en appel d’une condamnation injuste. Jésus est ainsi « le premier-né d’entre les morts » (Colossiens 1,19). Il est apparu aux disciples dans sa condition nouvelle et nous sommes encore aujourd’hui les bénéficiaires de ce

témoignage. Désormais un monde nouveau commence, qui sera annoncé et préfiguré par une communauté : l’Eglise. Le corps ressuscité du Christ est la première cellule de l’univers transfiguré. La résurrection est promesse pour tous les croyants.
La résurrection de Jésus Christ est un fait réel. Mais c’est un événement qui comprend deux facettes. D’une part, la résurrection comporte une dimension historique repérable. Elle laisse une trace concrète dans l’histoire des hommes : le tombeau vide, les apparitions, la proclamation de la foi des Apôtres au mépris de la mort et la naissance de l’Eglise. D’autre part, la résurrection est l’acte même, inaccessible pour nous, par lequel Dieu associe Jésus de Nazareth à sa « gloire ». Il l’a ressuscité. C’est ce que nous explicitons en proclamant que Jésus est « assis à la droite du Père » et que « Dieu l’a fait Seigneur ». Ce mystère de Pâques, où Jésus « passe » de ce monde à la gloire du Père, commence dès l’Heure où Jésus meurt : « Père, glorifie ton Fils » (Jn 17,1).
Attention : la résurrection n’est pas du tout la réincarnation. Et les deux ne sont pas compatibles. En effet, la réincarnation n’offre pas de salut au corps qui n’est qu’une enveloppe interchangeable. Et l’on voit mal comment les réincarnations successives pourraient conduire à la résurrection. Avec quel corps ressusciterait-on ? Or comme le dit bien un certain Walter Kasper « la vie n’est pas un jeu sans enjeu ». Grâce à la résurrection, notre liberté est capable d’éternité.
En plus, la réincarnation remet en cause l’identité et l’unicité de la personne humaine en tant que celle-ci est un sujet irremplaçable devant Dieu. Quelle est l’identité d’une personne qui garde à peine la mémoire de ses vies passées. Pour la conception de la réincarnation, l’aboutissement est la dissolution du sujet. Or le message de la résurrection est que notre aboutissement final est une glorification qui nous fera voir « Dieu tel qu’il est ». La résurrection de Jésus est le signe par excellence comme quoi « l’amour est plus fort que la mort ». Jésus, en ressuscitant bat l’horreur de la mort sur « son propre terrain » !
Dans le credo nous disons que Jésus « est ressuscité le troisième jour …». Cette expression renvoie à la phrase du prophète Osée qui disait au VIIIè siècle av. J.C. : « Après deux jours, il nous fera revivre, le troisième jour il nous relèvera ; et nous vivrons en sa présence ». Cette expression « le troisième jour » renvoie donc à l’accomplissement des Ecritures, à l’accomplissement de l’attente.

 

 


© paroisse.chanteloup.free.fr

<< Retour à la liste des thèmes