« Ah, si tu déchirais les cieux et si tu descendais… » (Is 63,19) : ainsi s’exprimait, par la bouche du prophète Isaïe, l’espérance d’Israël vers le VIè siècle avant la naissance de Jésus. En cette Fête du baptême du Seigneur,
l’Evangile ne fait-il pas écho à cette supplication ? L’événement même de ce Baptême ne vient-il pas répondre définitivement à cette attente du Peuple de Dieu ? Il est question de « descente ». A une première descente en humanité par sa naissance, Jésus tient à ajouter une deuxième descente : il se fait baptiser, parmi les pécheurs ; il se laisse plonger au plus profond de la condition humaine. Et nous savons qu’Il ne veut mettre aucune limite à sa mission de Sauveur : il descendra même aux enfers, Il descendra partout où l’homme est entraîné par le péché.

Oui notre profession de foi le confesse bien « Pour nous les hommes et pour notre salut, Il descendit du Ciel ». Et le ciel (qui est la demeure de Dieu) va donner un autre signe de l’accomplit du salut. Dès que Jésus fut baptisé par Jean, « voici que les cieux s’ouvrent » : Dieu, comme l’espérait son peuple, déchire le ciel et met fin à cette séparation entre terre et ciel, entre le monde des hommes et le monde de Dieu. Depuis Noël et cette fête du Baptême de Jésus qui lui est attachée, le Ciel est déchiré et Dieu est descendu. Désormais nous connaissons le secret intime du Ciel.

Jésus se retrouve ainsi authentifié dans sa mission de Sauveur. Et déjà, cette scène du Baptême nous en dit plus sur Dieu. En effet, si la voix déclare : « celui-ci est mon Fils » c’est que c’est la voix du Père. En outre, cette Révélation se poursuit sous forme visuelle : la colombe de l’Esprit vient sur Jésus. Ainsi Dieu se dévoile et se livre totalement : bine plus que le « signe » qu’il donnait aux bergers dans la nuit de Noël, le salut nous est offert par la présence du Père, du Fils, de l’Esprit Saint. Autrement dit, cette scène témoigne bien de l’amour du Père, de la mission du Christ et de sa consécration par l’Esprit. Cette célébration du Baptême de Jésus conclut ainsi le cycle de Noël : Celui que l’on attendait, Celui que les prophètes ont annoncé et dont les anges ont chanté la naissance est désormais pleinement manifesté comme le Sauveur des hommes, le Fils des hommes, le Fils de Dieu descendu du Ciel pour réconcilier l’humanité.

Ce week-end, nous avons la chance de savourer la visite pastorale de notre Evêque Mgr Eric AUMONIER qui vient avec cette interpellation « Baptisés de Chanteloup-les-Vignes, qu’avez-vous fait de votre baptême ? ». Quand le Père dit à Jésus : « en toi j’ai mis tout mon amour », c’est à l’humanité toute entière qu’Il le dit. A chacun de nous. L’Esprit descendu sur Jésus, plane désormais sur nous pour susciter des hommes nouveaux. Il nous suffit d’accepter que l’amour de Dieu nous habite et nous incite à en être missionnaires. M.N.

© paroisse.chanteloup.free.fr

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