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A la redecouverte de notre profession de foi, Symbole des apotres (suite)

 

[Jésus est assis à la droite du Père],
d’où il viendra juger les vivants et les morts.


La perspective du jugement dernier nous fait froid dans le dos ! Il y a du drame dans l’air ! Et nous nous demandons s’il n’y a pas une contradiction entre le Jésus des Evangiles et le Jésus de la fin du monde.

Dans les Evangiles on nous dit de Jésus : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » Jn 3,17. Mais plus loin, l’évangéliste Jean poursuit : « Celui qui ne veut pas croire est déjà jugé » (Jn3,18). Le Christ est-il celui qui pardonne ou celui qui punit ?
Ce qui nous est annoncé c’est que le Christ , à la fin des temps, fera apparaître la vérité sur Dieu et sur les hommes. Le fond de notre cœur sera dévoilé. Dieu aura le dernier mot.
Les Ecritures disent que Dieu juge le monde, c’est-à-dire qu’il est Roi, qu’il gouverne l’univers et oriente l’histoire vers le salut de tous les hommes. Le jugement de Dieu est comparable à un discernement de ce qui, en l’homme et dans le monde, est solide ou vain. Il est souvent comparé à un feu qui purifie. Juger ce n’est pas uniquement constater le bien et le mal, c’est mettre en valeur le meilleur, comme le feu qui élimine les scories. Dire que Dieu est maître de l’histoire et que Jésus est Seigneur c’est affirmer d’abord la primauté du jugement universel, lié à la fin des temps, à la dernière venue du Christ. Le jugement particulier de chacun a lieu tout au long de notre vie, lors de nos choix importants et aussi au moment de la mort. Le jugement particulier ne se comprend pleinement que dans cette perspective d’un jugement universel à la fin des temps.
Alors Jésus « viendra pour juger les vivants et les morts ». Ce qui signifie que le jugement appartient à Jésus seul en définitive. C’est-à-dire que l’injustice du monde n’aura pas le dernier mot et qu’elle ne sera pas non plus effacée tout simplement par une absolution générale. Il y a au contraire une dernière instance d’appel qui sauvegarde la justice pour pouvoir ainsi donner à l’amour son accomplissement. Souvent nous avons tendance à rougir par rapport à cette expression de « jugement » de notre Credo. Or nous ne pouvons pas dire que Dieu est Amour en évacuant sa capacité à rendre justice. Abolir la notion de « jugement » viendrait créer une injustice et ferait de l’amour une simple caricature. Là où il y a l’amour il y a la justice. Dieu ne se compromet pas avec le mal. Il ne « tolère » pas le mal non plus.

En Dieu, il n’y a pas de confusion entre le bien et le mal. Dire que c’est Jésus qui juge, loin d’être une menace c’est au contraire un acte d’espérance. Autrement dit, Celui qui juge, ce n’est pas simplement, comme on devrait s’y attendre, Dieu l’Infini, l’Inconnu. Non, Dieu a remis le jugement à quelqu’un qui, en tant qu’homme, est notre frère. Ce n’est pas un étranger qui nous juge mais celui que nous connaissons dans la foi.

Ce juge Juste ne se présentera pas à nous comme le Tour autre, mais comme l’un des nôtres, qui connaît la condition humaine du dedans et qui l’a vécue. Ainsi donc le jour du jugement ce n’est pas seulement le jour de la colère de Dieu, mais le jour d’espérance. Dieu ne juge pas comme nous. Le croyant, au dernier jour, pourra être ravi que Celui « à qui tout pouvoir a été donné au ciel et sur terre » (Mt 28,18) était dans la foi le compagnon de route de ses jours terrestres. Et c’est comme si, grâce aux paroles du Credo, Jésus touchait la main de l’homme à la fin des temps en lui disant : « ne crains pas, c’est moi».

 


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