Je crois en l’Esprit Saint.

Souvent nous nous référons au Père et au Fils. Mais l’Esprit Saint ? Or nous ne pouvons croire au Père et au Fils sans croire en même temps et dans un même mouvement à l’Esprit Saint. « Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire », dit le Credo de Nicée-Constantinople. L’Esprit est lui-même Dieu. Il a sa personnalité propre et sa manière d’agir dans le monde et dans l’histoire. Il est souffle de vie. Après la résurrection, il rend Jésus présent. Il suscite les croyants, les instruit et les introduit dans la « vérité tout entière », il est leur « défenseur », leur « soutien » dans la persécution.

L’Esprit Saint ne nous renvoie pas à lui-même : il nous fait aimer Jésus, il nous tourne vers le Père, il nous met en relation les uns avec les autres, car
il est source de communion. Avec le Père et le Fils, il crée l’univers et coopère au salut de tous les hommes.

Le terme «pneuma » qui, en grec, désigne l’esprit, est un terme neutre. Comme l’expression « ruah » en hébreu, ce terme « pneuma » renvoie à la notion de souffle vital. L’Esprit est souvent désigné par des images ou
métaphores comme : vent, eau, feu, lumière, colombe, don, …Dans les Evangiles, l’Esprit Saint peut s’entendre comme « une force de Dieu quasiment impersonnelle ». C’est une Force dynamique « dont le Père dote le Fils pour son action » dans le monde. Dans les Actes des Apôtres, l’Esprit apparaît comme une force divine, qui « descend » sur les disciples et les païens de manière subite, comme il « fondait » sur les prophètes dans l’Ancien Testament. L’Esprit paraît insaisissable, parce qu’il est sans visage et qu’il ne parle pas. Et pourtant c’est Lui qui fera accéder les disciples à la vérité toute entière. Il est l’Esprit de vérité (Jn 16,13), il ravive le souvenir de l’enseignement de Jésus (Jn 14, 26), il communique (Jn 16, 13-15), il rend témoignage (Jn 15,26). Il sera pour nous le Paraclet (c’est-à-dire l’Avocat, le Défenseur) qui restera avec nous pour toujours.

Dans la Bible, il y a bien des textes où l’Esprit Saint est lié à la parole puisqu’il a « parlé par les prophètes » qu’il a inspirés. Cependant, le propre de l’Esprit n’est pas de parler par lui-même, mais de faire parler les hommes qu’il inspire selon la pensée du Père et du Fils.

L’Esprit est celui qui remplit les apôtres et l’Eglise. Il est présent dans le croyant comme celui qui lui donne la foi.
Dans le Credo de Nicée-Constantinople, nous disons que l’Esprit Saint procède du Père et du Fils. La mention « et du Fils » ne date pas du texte originel de 381. Elle a été ajoutée en Occident à l’époque de Charlemagne et reçue ensuite à Rome. Pour l’Eglise Catholique Romaine, l’Esprit « procède » du Père et du Fils. Cette expression « procéder » signifie « sortir ». Attention cette expression reste très enveloppée et ne nous dit rien « comment ». Cette expression nous permet seulement de dire avec cohérence que l’Esprit est Dieu et qu’il n’est ni créé ni engendré.

Attention à ne pas considérer l’Esprit Saint comme quelque chose de « gazeux » et impersonnel ! La mission de l’Esprit Saint apparaît dans l’histoire des hommes. Elle passe par la communication du langage. L’Esprit est présent et agit en nous, à la « racine »de notre conscience, là où nous sommes incapables de le discerner directement et de l’objectiver. Il est au plus profond de nous-mêmes, celui qui nous inspire notre liberté et la guérit du poids du péché sans jamais la violenter. L’Esprit Saint est le lien d’unité à la fois en Dieu et entre Dieu et la création. Comme tout amour qui nous habite de l’intérieur, l’Esprit Saint est Amour venant de Dieu qui est présent en nous et nous appelle. Ce même Amour est Don par excellence : Don mutuel du Père et du Fils qui devient leur Don commun aux hommes. En Dieu qui est tout entier Amour, il y a « Celui qui aime, Celui qui est aimé et l’Amour ». L’Esprit est la personnification par excellence de l’amour de Dieu.

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