Je crois à l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique.

Beaucoup d’hommes et de femmes veulent bien adhérer à la personne de Jésus, grand prophète en paroles et en actes. Mais de là à adhérer à l’Eglise…. ! Doutes, déceptions, blessures, le fossé apparent entre l’Eglise et le Christ, le poids des rites, les ambiguïtés, les compromissions avec le pouvoir et l’argent, la hiérarchie apparemment éloignée du peuple des « fidèles » et des vrais besoins du monde…. : tant d’épreuves et de faiblesses, mais aussi tant de regards et de jugements intransigeants empêchent de découvrir le vrai visage de l’Eglise. Or l’Eglise est en même temps visible et invisible, humaine et divine, Eglise de la terre et Eglise héritière des biens célestes.
Même si le Christ n’a pas donné à ses apôtres des « recommandations statutaires » pour fonder l’Eglise, n’empêche que c’est Lui, Jésus Christ, qui est le fondement même de l’Eglise. Il est le pilier fondamental. Croire à l’Eglise c’est d’abord accepter que le Christ l’a aimée et s’est livré pour elle (cfr Ga 2,20). Autrement dit, la première réalité de l’Eglise c’est qu’elle se sait aimée de Jésus Christ et cela seul peut la rendre rayonnante : elle est le signe de la tendresse et de la justice de Dieu. Dans sa prédication, Jésus annonce que le Royaume de Dieu est déjà là. Ce Royaume n’est pas purement spirituel, invisible : il est réel dans un peuple renouvelé, rassemblé, signe d’un monde autre, qui commence déjà. Et lorsque Jésus choisit ses douze Apôtres, (le chiffre douze symbolisant la totalité), il annonce le rassemblement de tous les hommes. Car en Jésus le salut est annoncé à tous les hommes.
Du grec « ekklezia », l’Eglise signifie « assemblée convoquée ». C’est-à-dire qu’elle est convoquée par Dieu dans l’unité de l’Esprit. Dieu l’a voulue à son image et à sa ressemblance : communauté d’amour et de personnes comme Dieu lui-même. Il l’a voulue et il nous la donne : la Trinité – un seul Dieu dans la communion des Personnes – œuvre à ce rassemblement, elle en est la source.

L’Eglise a son origine et sa source dans la Trinité. L’Eglise est à construire avec tous et en particulier avec ceux qui sont malades, réfugiés, pauvres ou désorientés, les plus démunis.
L’Eglise se réalise surtout dans chaque diocèse par la communion de toutes les communautés entre elles et autour de leur Pasteur, le Christ que l’évêque rend présent.
Beaucoup disent : « Pourquoi faut-il un intermédiaire entre Dieu et les hommes ? » En fait l’Eglise est plus que l’intermédiaire : elle est le Corps vivant du Christ.
C’est en vivant les situations concrètes (expansion missionnaire, amour fraternel, divisions, hérésies, persécutions…) que les Apôtres et tous les évangélisateurs parlent de l’Eglise comme d’un mystère révélé dans le Christ et qu’aucune image ne peut exprimer totalement : l’Eglise est en même temps Vigne du Seigneur, Epouse du Christ, Corps mystique du Christ, Temple de l’Esprit, Cité de Dieu ; Peuple des baptisés…
L’Eglise-bâtiment est, à sa manière, une image de l’Eglise dont nous sommes les « pierres vivantes ». Consacrée à Dieu, tout comme le peuple des baptisés, elle lui appartient. Ainsi l’église-bâtiment est signe de la présence de Dieu dans le village ou le quartier.
Dans le credo nous disons que l’Eglise est « une » : cela veut dire que l’Eglise est déjà ce qu’elle est appelée à être puisqu’elle est rassemblée par Dieu dans l’unité du Père, du Fils et de l’Esprit Saint. Et en même temps, elle n’est pas encore totalement une. L’Eglise est en marche vers son unité car l’Esprit Saint « travaille » en elle et la soutient dans sa marche. L’Eglise est une parce qu’elle est le Corps du Christ ; dans l’Eucharistie, l’assemblée communie au Corps et au Sang du Seigneur. La force de l’unité de l’Eglise n’est pas en elle mais en Christ, car Lui n’est pas divisé.
L’Eglise est Sainte parce qu’elle est l’Epouse du Christ avec qui elle ne fait qu’un. L’Eglise n’est pas sainte parce qu’elle est au-dessus de notre condition de pécheurs : elle est en communion entre les pécheurs. La sainteté de Dieu est rayonnante : elle se communique à ceux qui se tournent vers lui. Cette sainteté de l’Eglise est un appel qui ne peut être entendu qu’en Jésus, « le Saint de Dieu ». Cette sainteté n’est donc pas le fait de notre comportement moral ou religieux : c’est le fait de Dieu qui nous sanctifie par son Esprit. De toutes façons, si l’Eglise était constituée exclusivement d’anges, nous n’y aurions pas accès !
L’Eglise est catholique : précisons que ce mot « catholique » ne s’oppose pas à protestant, orthodoxe, ou anglican. Ce mot veut dire « relatif  à l’universel ». C’est-à-dire que dès son origine l’Eglise est appelée à s’ouvrir aux autres et à devenir la communauté de tous les hommes dans le Christ. Etre catholique c’est avoir une attitude d’ouverture, de non repli sur soi, sur son horizon, sur ses habitudes et ses manières de penser. Toutes les paroisses sont appelées à s’intéresser les unes aux autres et à porter ensemble le souci de toutes les Eglises.
L’Eglise est apostolique : cela veut dire que tout ce qu’il y a d’essentiel en elle remonte au Christ, à travers les Apôtres. La fidélité de l’Eglise est garantie par la succession apostolique des pasteurs, mais, elle est aussi portée par tout le Peuple de Dieu, uni à ses pasteurs : de génération en génération, ils confessent ensemble la foi des Apôtres dans la doctrine, les sacrements et la vie.

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