Dieu appelle chaque homme à vivre pour toujours. Cet amour de la vie est d’abord amour de soi. Le Seigneur demande à chacun d’aimer le prochain comme soi-même. Et du coup, l’amour du prochain serait pauvre si nous n’avions pas l’amour de nous-mêmes. En effet, seul celui qui s’aime lui-même et qui se respecte peut vraiment aimer l’autre d’un amour épanoui et épanouissant. Les Evangiles donnent un éclairage nouveau à la vie humaine. En Jésus, Dieu a pris la condition humaine. Par la vie nouvelle que Jésus nous offre en se donnant jusqu’à la mort, Jésus fait de nous des enfants du Père, des frères et des sœurs. Par ailleurs, le croyant se rappelle que désormais son « corps est le Temple de l’Esprit de Dieu ». Pour chaque être humain, Dieu veut qu’il ait la vie et qu’il l’ait en abondance. Comme disait Saint Irénée de Lyon, (130-208 ap.J.C)°« la gloire de Dieu c’est l’homme vivant ». Cette volonté de Dieu, le chrétien est invité à la faire sienne : tout homme est appelé à vivre et à vivre bien. Et c’est cela qu’implique le respect de la vie humaine en tout ce qu’elle suppose. Tout homme a droit à une vie morale et spirituelle. Les chrétiens sont Attention, le martyre n’a rien à voir avec le suicide. « Tu ne tueras point » veut dire : « tu n’attenteras ni à ta propre vie ni à celle des autres sous aucun motif »

Dans notre société, certaines personnes, même très jeunes, désespèrent de la vie et se suicident. Lutter contre le suicide, c’est d’abord donner des raisons de vivre, des raisons chrétiennes de vivre. L’Eglise ne cessera jamais de condamner le suicide, l’euthanasie et l’avortement. Tout chrétien doit avoir à cœur de porter remède aux circonstances psychologiques, familiales, économiques ou sociales qui peuvent conduire un être humain à se supprimer ou une mère, un couple à supprimer l’enfant à naître. Toute vie (même cette grossesse qui vient de façon imprévue) est à l’image de Dieu ; c’est un don de Dieu ; a du prix d’éternité aux yeux de Dieu. Pour la foi chrétienne, toute vie vaut la peine, même si elle est amoindrie psychologiquement ou physiquement. Evidemment le chrétien n’est pas masochiste. Il n’a pas le culte de la souffrance (comme certains le disent) et ce que les médecins font pour adoucir la souffrance (hormis l’acharnement thérapeutique) est un bienfait pour l’humanité.

L’Eglise en appelle à la conscience de chacun et doit témoigner de l’espérance chrétienne au cœur même de la souffrance.

Parfois le non-respect de la vie a sa source dans nos rivalités, nos angoisses et nos colères. Le Seigneur aussi nous met en garde contre les paroles méchantes qui peuvent blesser nos frères et sœurs. A la suite de Jésus, le chrétien est appelé à dire non à la violence. Il est appelé à être un homme de réconciliation même à l’égard de ses ennemis. Le chrétien est appelé à être un homme de paix qui, en toutes circonstances, pousse l’humanité à construire un monde plus juste et plus fraternel, dans le dialogue. Dieu seul donne la paix ultime. L’Eglise est contre la peine de mort ; car pour les chrétiens, la vie humaine, même celle d’un meurtrier, est sacrée.

« Tu ne tueras point » nous met en garde contre la peur de l’étranger car en Dieu, tout homme est un frère. Ce cinquième commandement nous met en garde contre toute volonté de détruire l’autre psychologiquement ou de lui rendre la vie invivable. Il nous met en garde contre l’indifférence et l’immobilisme. N’oublions pas : « En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait » nous avertit Jésus. L’indifférence tue ceux qui souffrent ou qui sont dans le besoin. « Tu ne tueras point » met en garde contre toute psychose de la peur de l’autre qui conduit au surarmement et engendre un climat de méfiance et de guerre.

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