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Sixième Commandement :
« Tu ne commettras pas d’adultère ».


« Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa ; homme et femme il les créa » (Gn 1,27). Autrement dit, la communion entre l’homme et la femme ne peut pas se comprendre en dehors de Dieu. La relation entre l’homme et la femme ne peut pas se passer de Dieu. Et c’est pour cela que l’Eglise attache une grande importance à tout ce qui unit l’homme et la femme. L’Eglise trouve important l’amour humain qui se vit dans la sexualité.

Pour l’Eglise, les époux sont appelés à vivre une relation de mari et d’épouse en se rappelant que le vrai plaisir sexuel ne dure que si chacun respecte le conjoint.
Pour l’Eglise, il n’y a pas de vrai bonheur sexuel qui passe en dehors du projet conjugal. La fonction de fécondité implique que l’on fasse tout pour que l’enfant soit désiré et naisse dans une société où il sera le bienvenu.
Contrairement à ce que pensent certains de nos contemporains, l’Eglise ne trouve pas du tout sales ni le sexe, ni la sexualité. L’encyclique du Pape Benoît XVI « Dieu est amour » a montré combien on ne peut pas parler d’amour de Dieu (« agapé ») si on ne parle d’amour charnel (« eros »). Le corps en tant qu’il est sexué, exprime la vocation de l’homme à la réciprocité. La sexualité se vit donc sous la mouvance de l’Esprit Saint grâce au sacrement de mariage. « Tu ne commettras pas d’adultère » signifie alors : tu aimeras la fidélité ; tu respecteras la réponse que tu as donnée en Eglise à la vocation du couple, tu respecteras ton conjoint qui y a répondu avec toi.
L’adultère ou la relation extra-conjugale, ne peut se juger correctement à partir d’une seule personne. L’adultère met en cause le conjoint lésé, la personne avec qui on commet l’adultère, son éventuel conjoint, les enfants de part et d’autre. Attention l’infidélité peut se produire sans qu’il y ait de véritables relations sexuelles. Aujourd’hui certaines personnes trompent leurs conjoints par le biais des sites de rencontres ou des « tchatches » sur internet !
A la lumière de l’Evangile, celui ou celle qui, dans les faits ou dans le cœur, trompe son épouse, trompe l’Eglise de Dieu et l’Esprit qui opère en elle l’unité en un seul Corps ; il défait l’Eglise et la société.
Le conjoint séparé, surtout s’il est innocent, connaît la solitude, familiale et sociale. Et la communauté chrétienne lui doit soutien et aide pour le soutenir dans sa fidélité. Aujourd’hui encore, il y a des divorcés qui, fidèles à leur mariage, choisissent de ne plus se remarier et font un témoignage formidable à l’indissolubilité du mariage chrétien. Quant aux divorcés remariés civilement, ils ont toujours leur place entière dans la communauté chrétienne. L’Eglise les invite à écouter la Parole de Dieu, à assister à la messe, à persévérer dans la prière afin d’implorer chaque jour la grâce de Dieu. Même si l’Eglise, dans une dynamique de cohérence et de témoignage, ne peut pas les absoudre ni les ouvrir à la communion de l’Eucharistie, elle garde toute sa sollicitude envers eux. La communauté chrétienne est appelée à ne pas juger les divorcés remariés. Au contraire elle doit leur permettre de rencontrer Dieu et leurs frères chrétiens.
Pour l’Eglise, la famille est un lieu privilégié de l’épanouissement de l’homme dans son intégralité. La venue de l’enfant fait de l’union d’un homme et d’une femme un véritable foyer. Donner la vie à un enfant implique qu’on refuse que cet enfant devienne « ton » enfant ou « mon enfant ».

La question de l’enfant n’est pas donc d’abord une question de fécondité du couple, mais celle de la relation des futurs parents à l’enfant qui va naître. Ainsi donc parler de la régulation des naissances en termes habituels de « contraception » ou de « limitation des naissances » sans faire appel à toutes les dimensions de l’amour humain, c’est négliger le fait que l’enfant n’est pas un objet mais un don de Dieu et une personne.
Et c’est pourquoi l’Eglise rappelle les enjeux humains et spirituels de la régulation des naissances. Et c’est pour cela que l’Eglise n’accepte pas les méthodes contraceptives qui sous-estiment le caractère spirituel de la communion conjugale
Le corps humain n’est pas un laboratoire à tests que l’on doit utiliser comme on veut. Notre corps est le premier message que Dieu nous adresse. Notre corps est le temple de l’Esprit de Dieu qui ne sépare jamais la sexualité de toutes les valeurs évangéliques. Même si le monde contemporain trouve cela vieillot, l’Eglise parle du corps dans son intégralité. L’Eglise n’est pas d’accord avec toute la publicité que l’on fait autour de l’auto-érotisme. Et c’est dans ce sens que l’Eglise est contre la masturbation parce que la sexualité voulue par Dieu est orientée non pas vers soi mais vers l’autre. Mais l’Eglise est appelée à accompagner, sans juger, ceux qui sont frappés par ce phénomène de l’auto-érotisme, en les aidant à sortir de ce repli sur soi et de trouver un équilibre affectif.
Comme pour l’adultère, le comportement homosexuel n’est pas admis par l’Eglise. (Et cela ne doit pas faire d’elle une communauté des « homophobes » comme certains ont tendance à le dire). Cela dit, la tendance homosexuelle ne fait pas l’objet du jugement moral. La communauté chrétienne est appelée à accueillir avec compréhension les homosexuels et à les soutenir dans l’espérance de surmonter leur difficulté.
Pour l’Eglise, le couple voulu par Dieu reste celui d’un homme et d’une femme.
« Tu ne commettras pas d’adultère » incite l’Eglise à prendre au sérieux la préparation au mariage. Et cette préparation tient en compte la fidélité, l’indissolubilité, la liberté la fécondité de l’amour que Dieu offre aux fiancés. Tout cela pour dire que le mariage chrétien ne peut pas se réduire « au mariage à l’essai ». La cohabitation où tout est vécu en commun sous le signe du « non-définitif » n’est pas une préparation au mariage. La vraie préparation implique la patience, donne la maîtrise de soi et suscite le respect mutuel. Prématurées, les relations sexuelles peuvent nuire à l’épanouissement total de l’amour. Rappelons-nous que la continence fait partie du langage de l’amour. Et cette forme d’expression est aussi importante dans les fiançailles que dans le mariage.
Par ailleurs, là où il y a de l’estime pour le mariage, il y en a aussi pour le célibat et pour la virginité consacrée. Là où l’on considère la sexualité humaine comme un grand don du Créateur, le fait d’y renoncer pour le Royaume a tout son sens.

 


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