Les Lettres de Paul ont la réputation d’être difficiles à lire. Mais si l’on se donne la peine de les lire, on s’aperçoit qu’elles reflètent une pensée simple. Paul parle beaucoup de lui (au point qu’avec St Augustin, on peut le considérer comme l’un des « pères » de l’autobiographie). Paul décrit sa « conversion », son expérience du Christ, son affection à l’égard des communautés qu’il a fondées. Mais attention, bine loin de dresser un portrait idyllique, Paul n’hésite pas à décrire dans ses Lettres, des conflits, des antagonismes tout en les dénonçant. On pourrait diviser la vie de Paul en deux parties : pendant trente ans (né peut-être vers 6 de notre ère, il se convertit vers 36), il est pharisien ; puis, pendant trente ans (il meurt sans doute dans les années 60) devenu chrétien, il est missionnaire infatigable qui fonde des communautés dans tout le bassin méditerranéen et écrit à ses chrétiens.
On pourrait donner la pensée de Paul en six points importants :

Nous sommes justifiés par la foi : pharisien, Paul croyait être sauvé par sa pratique loyale et rigoriste de la Loi ; il pensait que tout ce qu’il faisait, ses efforts, ses « œuvres », le rendaient juste devant Dieu. Et voilà qu’il découvre que seul le Christ peut rendre juste. Il ne s’agit pas de faire son salut, mais de le recevoir, gratuitement de la main de Dieu, par la foi.

La grâce de Dieu : Paul découvre qu’il est aimé de Dieu. Ce Dieu ne nous aimes pas parce que nous sommes des « gens bien » mais pour que nous le devenions. Le bonheur de Paul ne réside pas dans ce qu’il fait mais dans l’amour de Dieu qui, lui, est fidèle.

Jésus Christ est mort et ressuscité : pour Paul, la croix, toujours illuminée par la résurrection est au cœur de sa foi. C’est dans la contemplation du Christ crucifié que Paul se découvre pécheur. Mais ce qu’il y voit avant tout c’est le pardon.

L’Eglise est corps du Christ : Paul perçoit l’union intime entre Jésus et ses disciples ; ils forment un seul corps, l’Eglise.

Apôtre de Jésus Christ : Prêcher Jésus Christ est une nécessité vitale chez Paul. EN effet, quand on se découvre aimé et que cela devient le sens même de la vie, on ne peut pas ne pas avoir envie de le faire connaître aux autres.
Renverser les hiérarchies : les membres des églises fondées par Paul sont issus de toutes les classes sociales. Paul insiste sur la nécessité de fonder de nouvelles relations fondées sur la fraternité. Même les esclaves sont ses frères (voir Onésime dans l’Epître à Philémon).

Renverser les valeurs : si les chrétiens partagent beaucoup de valeurs de la société qui les entoure, Paul les invite à distinguer entre ce qui vient de Dieu et ce qui vient du « monde ». En effet « le monde » est un monde est un lieu de ténèbres dans lequel les chrétiens doivent briller comme des lampes.

Père Modeste NIYIBIZI

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