La lettre de St Paul Apôtre aux Galates.

Ces Galates un peu extravagants sont les cousins germains de « nos ancêtres les Gaulois » : impulsifs comme eux, épris de liberté, ils ont accueilli avec enthousiasme la prédication de Paul et se sont donnés au Christ. Mais d’autres prédicateurs sont passés et ils se sont mis à « judaïser », à ajouter à leur foi chrétienne des pratiques juives ; eux, d’anciens païens, ils se mettent ainsi sous le joug de la loi juive ! Ils croient sans doute bien faire, mais Paul sent le danger : s’il faut ajouter quelque chose (les pratiques juives) à la foi chrétienne, c’est le signe que la foi en Jésus ne suffit pas pour nous sauver. Paul contre-attaque avec passion : « Rappelez-vous ce que vous êtes devenus par votre adhésion à Jésus-Christ ! Etes-vous fidèles aux engagements de votre baptême ? ».

On pourrait dater la Lettre aux Galates entre 54 et 56 après Jésus-Christ. Ses destinataires « Les Eglises de Galatie » sont constituées de Celtes qui s’étaient établis entre le Cappadoce et l’Asie Mineure, autour d’Ancyre (Ankara) et de Pessinonte. On ne sait pas si Paul fait allusion à la province romaine (qui inclut également Iconium, Lystres et Derbé) ou bien aux populations ethniquement galates (situées plutôt dans le nord, vers Ancyre).
Ci-après, la structure de l’Epître aux Galates :
D’où vient la Bonne Nouvelle de Paul (1,13-2,21).

-Paul a reçu l’Evangile directement du Christ (1,13-24).

-Il ne l’a donc pas reçu des apôtres, et ceux-ci n’ont rien trouvé à y redire (2,1-10).

-Et si certains (comme Pierre à Antioche) sont revenus sur leur décision ; ils ont tort (2,11-21).
Pourquoi l’Evangile de Paul s’éloigne de la Loi (3,1-4) ?
Quatre arguments pour montrer que la foi suffit et qu’on n’a pas besoin de la loi (3,1-18).

-Les Galates ont été évangélisés sans la Loi et Dieu a validé cette évangélisation : pourquoi rajouter la Loi (3,1-5) ?

-Abraham a été déclaré juste par Dieu alors que la loi est venue bien après ; avec Moïse (3,6-9).

-Ceux qui croient à la loi sont sous une malédiction, mais le Christ sauve de cette malédiction (3,10-14).

-Dieu a promis à Abraham une postérité sans la Loi , comment la Loi pourrait-elle invalider cette promesse (3,15-18) ?

Un argument pour montrer que la Loi n’était que temporaire (3,19-14,11). Comment Paul peut-il ainsi rejeter la Loi alors qu’elle est voulue par Dieu ? Sa réponse est simple : parce qu’elle est temporaire. Elle est comme pédagogue (l’esclave chargé de conduire les enfants à l’école) qui accompagne l’enfant vers le savoir, mais qui devient inutile lorsque l’enfant est grand.
Où mène l’Evangile ? A la liberté.

-Paul démontre que nous ne sommes pas esclaves de la Loi. Au contraire, la foi nous rend libres.

-Mais cette liberté n’implique pas l’absence de contraintes (5,13-10).
Se libérer de Loi ne doit pas faire tomber dans l’esclavage du péché. Sans doute pour se défendre des accusations qui voient dans son Evangile un dangereux appel à la permissivité, il prévient les Galates des écueils de la « chair », la part de l’homme dévolue au péché. Libéré de la Loi, le chrétien doit se soumettre à l’Esprit Saint, qui libère aussi du péché.

Adapté à partir du livre d’Etienne Charpentier et Régis Burnet , Le Nouveau Testament, Cerf, 2004.

Père Modeste NIYIBIZI

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