La Première et la Deuxième Lettres aux Corinthiens.

Cette correspondance aurait eu lieu entre 53 et 58 ap. Jésus-Christ. A l’époque, Corinthe est une ville cosmopolite de 600.000 hab. environ, dont plus de la moitié sont des esclaves. Et c’est là, avec la communauté chrétienne qui a adhéré au Christianisme que Paul va rédiger la morale chrétienne. La lettre qu’il écrit essaie de montrer comment la foi au Christ et le baptême font vivre les différentes situations humaines d’une façon nouvelle. La correspondance avec Corinthe est houleuse : nous disposons d’au moins cinq lettres qui ont été regroupées en deux lettres finales.

Première crise de Corinthe : 1 Corinthiens.
Lorsque Paul quitte Corinthe, il laisse derrière lui une communauté nouvelle, mais vivace avec laquelle il reste en liaison permanente. Trois facteurs conduisent vont pourtant conduire cette communauté à la crise :
-Paul mandate un successeur en la personne d’Appollos. Celui-ci parlait bien, contrairement à Paul, il jouissait d’une grande aisance oratoire. Il eut un grand succès à Corinthe. Meilleur orateur, Appollos plaisait à ces Grecs habitués à la rhétorique. Tant et si bien que se forma à Corinthe un « partie d’Appollos ». Pourtant Appollos ne cherchait pas à faire « Eglise à part ». Appollos, sans doute par goût et par culture, prêchait un christianisme beaucoup plus inspiré de la philosophie grecque que celui de Paul.

-La division sociale : lors du culte, le rang social, la richesse sont pris en considération : les unes mangent tandis que les autres souffrent de la faim.
-Par ailleurs les Corinthiens ne pouvaient s’empêcher d’interpréter le message de l’évangile d’après leurs propres canons. La liberté chrétienne prêchée par Paul avait été comprise comme une incitation à l’individualisme. De même, l’appel à un monde nouveau était vécu comme un éloge de l’exaltation effrénée : de nombreux phénomènes de type mystique ou extatique, comme le « parler en langues » interviennent dans la communauté.

Paul reçoit toutes ces mauvaises nouvelles et même un appel à l’aide pour gérer cette communauté. Il envoie Timothée, son fidèle lieutenant, avec une lettre, l’actuelle épître aux Corinthiens. Celle-ci se compose de deux parties : la première critique directement les agissements de certains au sein de l’Eglise de Corinthe alors que la seconde bâtit une sorte de « catalogue » e réponses aux questions que se posent les Corinthiens.

Redresser l’Eglise (1,10-6,20). Au début Paul adopte un ton ironique. Il raille les gens qui ont suivi Appollos en les taxant de « beaux esprits » et en affirmant haut et fort que la foi n’est pas affaire de sagesse (1Co 1,19-25). Il dénonce la prétention des Grecs à vouloir tout raisonner, à chercher à se grandir. A cet orgueil de l’intellectuel, il oppose la théologie de la croix : Dieu a choisi de manière définitive ce qui n’a pas de valeur. Nous sommes les adorateurs d’un Dieu crucifié. Après cela, Paul dénonce les scandales qu’on lui a rapportés : la fait qu’un homme vive avec la femme de son père, l’appel aux tribunaux païens, l’utilisation du slogan « tout est permis » pour couvrir les pires agissements.

Réponses aux questions (7,1-15,58) : dans cette seconde partie, Paul répond à des questions qui lui sont posées : à propos de la sexualité ; à propos des aliments sacrifiés aux dieux païens vendus comme viande de boucherie, aux manifestations spirituelles et enfin à propos de la résurrection du Christ, fondement de notre foi.

(La deuxième Epître aux Corinthiens vous sera proposée la semaine prochaine).

Père Modeste NIYIBIZI

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