Migrants et réfugiés nous interpellent. La réponse de l’Évangile de la Miséricorde

Nous célébrons dimanche 17 janvier la journée mondiale du migrant et du réfugié. Voici un résumé du message du pape François en date du 12 septembre 2015.

Chers frères et soeurs ! À notre époque, les flux migratoires sont en constante augmentation en tout lieu de la planète : les réfugiés et les personnes qui fuient leur patrie interpellent les individus et les collectivités. L’indifférence et le silence ouvrent la voie à la complicité quand nous assistons en spectateurs aux morts par étouffement, par privations, par violences et par naufrage. Les migrants sont nos frères et soeurs qui cherchent une vie meilleure loin de la pauvreté, de la faim, de l’exploitation et de la répartition injuste des ressources de la planète.

La révélation biblique encourage l’accueil de l’étranger, en le motivant par la certitude qu’en agissant ainsi on ouvre les portes à Dieu lui-même et que sur le visage de l’autre se manifestent les traits de Jésus-Christ. De nombreuses institutions religieuses, nationales et internationales font l’expérience de l’émerveillement et de la joie de la fête de la rencontre, de l’échange et de la solidarité. Elles ont reconnu la voix de Jésus-Christ : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe » (Ap 3,20). Pourtant, les débats sur les conditions et sur les limites à poser à l’accueil ne cessent de se multiplier même au sein de certaines communautés paroissiales qui voient leur tranquillité menacée. Comment l’Église peut-elle agir, sinon en s’inspirant de l’exemple et des paroles de Jésus-Christ ?

La réponse de l’Évangile est la Miséricorde, don de Dieu le Père révélé dans le Fils… Elle alimente et renforce la solidarité envers le prochain. Du reste, chacun de nous est responsable de son voisin : nous somme les gardiens de nos frères et sœurs, où qu’ils vivent. Savoir surmonter les préjugés et les peurs sont des ingrédients essentiels pour faire fructifier la culture de la rencontre, où l’on est disposé non seulement à donner, mais aussi à recevoir des autres. En effet, l’hospitalité vit à la fois de ce qui est donné et reçu. Dans cette perspective, il est important de considérer les migrants comme des personnes qui, une fois leur dignité assurée, peuvent contribuer au bien-être et au progrès de tous, en particulier lorsqu’ils assument la responsabilité de leurs devoirs envers ceux qui les accueillent, en respectant de façon reconnaissante le patrimoine et les lois du pays hôte.

Les réfugiés de notre époque interpellent l’Église afin qu’eux aussi, dans la main tendue qui les accueille, puissent apercevoir le visage du Seigneur. Accueillir l’autre, c’est accueillir Dieu en personne. Je confie à la Vierge Marie et à saint Joseph qui ont vécu l’amertume de l’émigration en Égypte, ceux qui consacrent leurs énergies, leur temps et leurs ressources à la pastorale et à l’aide sociale des migrations.

Pape François, Rome le 12 septembre 2015 – © 2016

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