Témoignage du père Alain, notre ancien curé

Témoignage du père Alain, notre ancien curé

Voici le message que nous adresse le père Alain depuis le Congo où il a pris ses nouvelles fonctions. Nous sommes dans ses prières : continuons à le porter dans les nôtres.

 

Bonjour,

Après un mois et demi depuis mon retour au Congo Brazzaville, je me permets d’écrire ces quelques lignes pour partager fraternellement avec vous les nouvelles du côté de Kinkala. J’espère que l’année pastorale a bien démarré en septembre dans le groupement paroissial, alors qu’aux diocèses du Congo, les années scolaire et pastorale commencent en octobre.

 

En ce qui me concerne, je suis bien arrivé à Brazzaville le 13 septembre dernier en fin de journée. Le lendemain, je me suis rendu à l’évêché de Kinkala pour rencontrer mon évêque, Mgr Ildevert Mouanga qui m’a accueilli chaleureusement.
A l’issue de notre rencontre, il m’a signifié les missions qu’il comptait me confier. Ainsi, m’a-t-il demandé de prendre la charge de l’économat diocésain, de faire partie des équipes de projets, de développement, du conseil presbytéral, du conseil épiscopal et des consulteurs, en étant même coopérateur à la cathédrale de Kinkala. Ce qui m’oblige à célébrer les messes pendant les week-end dans certaines communautés de la paroisse. Actuellement, je suis encore à l’étape de la redécouverte du diocèse et de son mode de fonctionnement. Comme vous pouvez l’imaginer, je vis tout cela dans un contexte pastoral et des conditions de vie très différents de l’Europe, car Kinkala n’est pas Versailles ! Notre diocèse est essentiellement rural et modeste en termes de moyens logistiques et structures immobilières. Il compte 17 paroisses et 45 prêtres actifs dont le plus âgé a 65 ans ; donc aucun prêtre n’est à la retraite.

Je retrouve des liturgies plus chaleureuses et vivantes, mais parfois très longues. « Ici, le temps pour Dieu Créateur, ne compte pas » disent-ils. Par exemple, le dimanche 1er octobre dernier, nous avons eu la célébration des ordinations de 3 diacres qui a duré 3 heures. J’ai renoué, avec un peu de peine, avec les messes quotidiennes à 6h30. Il me faut encore du temps pour me réadapter et me réajuster par rapport à la manière de voir les choses et de s’organiser. Mais, tout est grâce.
J’ai la joie de retrouver ma maman, mes frères et sœurs, un presbyterium jeune à 98% et des chrétiens engagés dans la vie de l’Église locale dont certains sont même responsables des communautés. Ils se chargent d’animer la vie pastorale et spirituelle de la communauté en assurant la coordination entre les différents mouvements et groupes d’apostolat, les célébrations en l’absence du prêtre (cap) et la préparation aux sacrements. 
Je loge actuellement dans le bâtiment de la Procure (l’économat), à côté de l’évêché, partageant le pavillon avec le vicaire général et 3 autres confrères prêtres. Je respire l’air frais et paisible de la campagne. Seuls les cris des oiseaux, des coqs et des cigales viennent troubler le silence que nous impose la nature verdoyante. Depuis début octobre, les fortes pluies alternent avec la chaleur qui facilement peut atteindre 40°c. Nous faisons l’expérience de la Providence à qui nous nous confions quotidiennement avec la forte conviction qu’elle veille sur notre santé et nous assure le pain quotidien.
Je souhaite à tous une bonne année pastorale et je n’oublie pas tous les moments joyeux et douloureux que nous avons partagés ensemble. Le nom et le visage de chacun sont inscrits dans mon cœur. Ah, si je t’oublie Carrières-Chanteloup, que ma langue s’attache à mon palais !

De tout cœur, je vous remercie pour votre soutien spirituel que vous continuez à manifester à ma modeste personne. J’en ai besoin pour mon ministère.
Réciproquement, je ne manque pas de vous porter dans mes prières quotidiennes. Je suis certain que nous nous reverrons un jour, mais quand et où ?

 

Abbé Alain Biniakounou